Éric : Une reconversion qui a du goût

- RÉSEAU publiée le 23.04.2021

Voici le témoignage d'Éric qui s'est reconverti dans la restauration. Il nous partage son expérience après avoir suivi une formation " CAP cuisine " au GRETA VIVA 5.


Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Eric, j’ai 58 ans. 

Quel était votre métier d’avant, quel a été votre parcours ?

J’ai travaillé pendant une très grande partie de ma carrière dans la distribution pour une enseigne internationale de meubles et d’articles décoration, à des postes importants puisque j'étais responsable des outils et processus logistiques pour les plateformes de distribution, sur des postes variés mais toujours en tant que manager d’encadrement.
 

Quels ont été les déclics pour se lancer dans une reconversion ?

Il y a eu un changement d’organisation au sein de la société et j’ai eu l’opportunité de décider d’évoluer sur une autre fonction. Dans un premier temps, j’ai continué en travaillant pendant un an au siège à l’étranger pour coordonner de l’innovation logistique à l’international.

A un moment donné, je me suis posé la question : est-ce que tout cela a encore du sens pour moi ? Certes, je suis dans une super entreprise, mais ce que je suis en train de faire ce n’est plus ce que j’attends d’une activité professionnelle.. Je m'éloigne de ce que je suis et ce que j’aime : l’idée de consommation locale et la proximité avec les acteurs économiques locaux. J’ai passé une année entre Nord Isère et Suède où ma seule vie sociale consistait en mon environnement de travail, pour cette raison j’ai décidé de quitter cette entreprise qui m’était chère et de changer de vie . 
 

Comment avez-vous construit votre nouveau projet professionnel ?

Pour moi c’était facile de choisir, puisque je nourrissais depuis un certain nombre d’années l’idée d’ouvrir un gîte, un endroit convivial, où on rencontre du monde, où on peut prendre le temps. On offre quelque chose aux gens qu’on accueille: l’histoire du lieu, l’histoire de notre vie et puis un repas.

J’ai mûri mon projet et je me suis dit que je préférais un endroit où on se restaure, pas un restaurant classique mais un endroit type bistrot, restaurant cantine, qui soit un lieu singulier et chaleureux. Je voulais un endroit qui soit dans mes compétences parce que je n’ai pas l’ambition de révolutionner la gastronomie française : faire profiter les clients qui viendraient chez moi, en leur proposant ce que je savais faire.
 

Quelle formation avez-vous choisi et pourquoi ?

J’ai décidé de passer un CAP cuisine, non pas parce que j’aspire à être cuisinier mais plus parce que dans ma vie antérieure, et dans mon ancienne société, on a des valeurs, dont une qui est l’humilité. Pour travailler en équipe, il faut savoir être humble et connaitre la réalité du terrain, se mettre à la place des autres.

Je n’avais pas envie d’acheter un restaurant et de diriger une entreprise. Je veux vivre une aventure d’entreprise, en connaissant ce qui fait la vie de tous les jours d’une équipe en cuisine et au service. Et puis, la restauration est un métier d’aléa où on peut être amené à remplacer un cuisinier, un serveur absent et mettre les mains dans le cambouis. C’est une bonne formation dans ce sens-là. 

Voilà comment je suis arrivé au Greta, et ce que je vais faire demain. 
 

Qu’est-ce qui a été difficile dans votre parcours ?

Il y a des choses qui peuvent être compliquées. La première, c’est qu’à 58 ans, on n’a pas la capacité physique d’une personne de 18 ans qui rentre dans la vie active. La cuisine, c’est parfois un sport de combat. Quand on parle de coup de feu, on est vraiment dans un match. On se bat contre le temps, on se bat contre soi-même. Parfois, on se fait mal. C’est physiquement très demandeur mais c’est gratifiant.

Ce qui a été difficile également, l’apprentissage de fait. Même si j’ai une grande volonté et de très bonnes facultés d’adaptation, il faut désapprendre, notamment toutes les pratiques de cuisine personnelles qui n’étaient pas les bonnes dans le cadre d’une activité de restauration et de cuisine professionnelle.Il faut retrouver la capacité d’apprendre. Quand on n’a pas été sur les bancs de l’école pendant un petit moment, il faut se concentrer sur des choses nouvelles, faire appel à sa mémoire de manière différente. Avant je retenais très facilement dans un environnement logistique qui était ma zone de confort, ça ne me posait pas de problème. Lorsqu’il faut réapprendre des nouveaux gestes, de nouvelles façons d’agir dans l’espace et le temps, des nouveaux termes : ça demande des efforts intellectuels.

La troisième difficulté, c’était le contexte de crise sanitaire de cette année. J’avais mon projet prédéfini quand je suis rentré au Greta. Nous sommes fin avril, , j’aurais dû avoir trouvé un lieu, commencé à recruter mon personnel et j’avais prévu de m’installer entre juillet et septembre. J’ai lâché, j’ai été obligé de me rendre à l’évidence. C’était beaucoup de frustrations et de doutes.

 

Comment avez-vous construit votre projet ?

J’avais un plan d’affaire que j’ai fait valider par des consultants, j’ai suivi des formations à la Chambre de Commerce et d’Industrie de manière à être capable de monter mon entreprise. J’avais un plan très précis de ce que je voulais faire. Mon ancien employeur m’a offert un congé mobilité, c'est-à -dire que je reste salarié de l’entreprise et je suis payé le temps de monter mon projet personnel, dans lequel s'inscrit la formation de CAP Cuisine. Mon entreprise m’a soutenu, c’est un départ volontaire. J’ai pris cet accompagnement comme un cadeau, une opportunité. 

 

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre formation ?

J’ai passé une année au Greta où j‘ai pris beaucoup de plaisir. J’ai vraiment apprécié les cours de cuisine et de pâtisserie : la pratique, c’est ce dont j’avais besoin, c’est la réalité du quotidien qui me manquait dans mon projet.

J’ai beaucoup apprécié également le groupe de stagiaires que l’on a formé pendant 8 mois. Ce groupe était constitué de personnes qui venaient d’horizons différents, avec des projets différents. La formation s’est très bien passée dans un environnement parfois compliqué lié au COVID , il s’est passé quelque chose de fédérateur dans notre groupe. On est venus apprendre mais on a aussi créé du lien.
 

Quels sont vos prochains projets ou expériences à venir ?

Je suis en ce moment en stage dans une résidence pour seniors qui m’accueille pour trois semaines. On fournit une prestation de restauration de qualité aux résidents qui le désirent (45 repas le midi en moyenne). La semaine prochaine, je pars pour un stage de 3 semaines dans un collectif de cuisinières qui tiennent une épicerie restaurant qui fait de la vente à emporter à Marseille. 
 

Pour vous, quelles sont les perspectives à long terme ?

Le projet initial est d’installer mon restaurant en région Rhône-Alpes, entre Lyon et Valence. Je suis de Maubec, à côté de Bourgoin.

Je dois sonder le marché, faire marcher mon réseau. L’est Lyonnais et particulièrement Villeurbanne, me semble être un lieu à potentiel, pour une cuisine du midi : offre à l’ardoise se renouvelant fréquemment, circuit d’approvisionnement court et le plus souvent bio, un plat végétarien, et beaucoup de considération pour les clients. Ouverture 3ème trimestre 2021 ou début 2022.


Je vous remercie beaucoup pour ce témoignage.

Nous vous souhaitons beaucoup de réussite pour la suite !

Témoignage recueili le 21 avril 2021 par Félicie - Chargé de communication -
Réseau des GRETA - Académie de Grenoble

 

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